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Personnages LA
GRANGE: amant rebuté [1]
DU
CROISY—Seigneur la Grange... [ index ]
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Scène 2 - GORGIBUS, DU CROISY, LA GRANGE GORGIBUS—Eh
bien! vous avez vu ma nièce et ma fille: les affaires
iront-elles bien? Quel est le résultat de cette visite? [ index ]
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MAROTTE—Que
désirez-vous, Monsieur? [ index ]
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Scène 4 - MAGDELON, CATHOS, GORGIBUS GORGIBUS—Il
est bien nécessaire vraiment de faire tant de dépense pour
vous graisser le museau. Dites-moi un peu ce que vous avez
fait à ces Messieurs, que je les vois sortir avec tant de
froideur? Vous avois-je pas commandé de les recevoir comme des
personnes que je voulois vous donner pour maris? [ index ] La
carte de Tendre, publiée dans Clélie de Madeleine
de Scudéry (1654-1660)
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CATHOS—Mon
Dieu! ma chère, que ton père a la forme enfoncée dans la
matière! que son intelligence est épaisse et qu'il fait sombre
dans son âme! [ index ]
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Scène 6 - MAROTTE, CATHOS, MAGDELON MAROTTE—Voilà
un laquais qui demande si vous êtes au logis, et dit que son
maître vous veut venir voir. [ index ]
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Scène 7 - MASCARILLE, DEUX PORTEURS MASCARILLE—Holà,
porteurs, Là, là, là, là, là, là. Je pense que ces marauds-là
ont dessein de me briser à force de heurter contre les
murailles et les pavés. [ index ]
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MAROTTE—Monsieur,
voilà mes maîtresses qui vont venir tout à l'heure. [ index ]
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Scène 9 - MAGDELON, CATHOS, MASCARILLE, ALMANZOR MASCARILLE
après avoir salué—Mesdames, vous serez surprises, sans
doute, de l'audace de ma visite ; mais votre réputation vous
attire cette méchante affaire, et le mérite a pour moi des
charmes si puissants, que je cours partout après lui.
CATHOS—Ah!
mon Dieu! voilà qui est poussé dans le dernier galant.
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Scène 10 - MAROTTE, MASCARILLE, CATHOS, MAGDELON MAROTTE—Madame,
on demande à vous voir. [ index ]
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Scène
11 - JODELET, MASCARILLE, CATHOS, MAGDELON,
MAROTTE MASCARILLE—Ah!
vicomte! [ index ]
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Scène 12 - JODELET, MASCARILLE, CATHOS, MAGDELON, MAROTTE, LUCILLE MAGDELON—Mon
Dieu, mes chères, nous vous demandons pardon. Ces Messieurs
ont eu fantaisie de nous donner les âmes des pieds; et nous
vous avons envoyé quérir pour remplir les vides de notre
assemblée. [ index ]
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Scène 13 - DU CROISY, LA GRANGE, MASCARILLE LA
GRANGE—Ah! ah! coquins, que faites-vous ici? Il y a
trois heures que nous vous cherchons. [ index ]
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Scène
14 - MASCARILLE, JODELET, CATHOS,
MAGDELON [ index ]
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Scène
15 - DU CROISY, LA GRANGE, MASCARILLE,
JODELET, MAGDELON, CATHOS, Violons
LA GRANGE—Ma foi, marauds, vous ne vous rirez pas de nous, je vous promets. Entrez, vous autres. MAGDELON—Quelle est donc cette audace, de venir nous troubler de la sorte dans notre maison? DU CROISY—Comment, Mesdames, nous endurerons que nos laquais soient mieux reçus que nous? qu'ils viennent vous faire l'amour à nos dépens, et vous donnent le bal? MAGDELON—Vos laquais? LA GRANGE—Oui, nos laquais: et cela n'est ni beau ni honnête de nous les débaucher comme vous faites. MAGDELON—O Ciel! quelle insolence! LA GRANGE—Mais ils n'auront pas l'avantage de se servir de nos habits pour vous donner dans la vue; et si vous les voulez aimer, ce sera, ma foi, pour leurs beaux yeux. Vite, qu'on les dépouille sur-le-champ. [30] JODELET—Adieu notre braverie. MASCARILLE—Voilà le marquisat et la vicomté à bas. DU CROISY—Ha! ha! coquins, vous avez l'audace d'aller sur nos brisées! Vous irez chercher autre part de quoi vous rendre agréables aux yeux de vos belles, je vous en assure. LA GRANGE—C'est trop que de nous supplanter, et de nous supplanter avec nos propres habits. MASCARILLE—O Fortune, quelle est ton inconstance. DU CROISY—Vite, qu'on leur ôte jusqu'à la moindre chose. LA GRANGE—Qu'on emporte toutes ces hardes, dépêchez. Maintenant, Mesdames, en l'état qu'ils sont, vous pouvez continuer vos amours avec eux tant qu'il vous plaira; nous vous laissons toute sorte de liberté pour cela, et nous vous protestons, Monsieur et moi, que nous n'en serons aucunement jaloux. CATHOS—Ah! quelle confusion! MAGDELON—Je crève de dépit. Violons, au Marquis—Qu'est-ce donc que ceci? Qui nous payera, nous autres? MASCARILLE—Demandez à Monsieur le Vicomte. Violons, au Vicomte—Qui est-ce qui nous donnera de l'argent? JODELET—Demandez à Monsieur le Marquis. [ index ]
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Scène
16 - GORGIBUS, MASCARILLE, MAGDELON
GORGIBUS—Ah! coquines que vous êtes, vous nous mettez dans de beaux draps blancs, à ce que je vois! et je viens d'apprendre de belles affaires, vraiment, de ces Messieurs qui sortent! MAGDELON—Ah! mon père, c'est une pièce sanglante qu'ils nous ont faite. GORGIBUS—Oui, c'est une pièce sanglante, mais qui est un effet de votre impertinence, infâmes! Ils se sont ressentis du traitement que vous leur avez fait; et cependant, malheureux que je suis, il faut que je boive l'affront. MAGDELON—Ah! je jure que nous en serons vengés, ou que je mourrai en la peine. Et vous, marauds, osez-vous vous tenir ici après votre insolence? MASCARILLE—Traiter comme cela un marquis! Voilà ce que c'est que du monde! La moindre disgrâce nous fait mépriser de ceux qui nous chérissaient. Allons, camarade, allons chercher fortune autre part: je vois bien qu'on n'aime ici que la vaine apparence, et qu'on n'y considère point la vertu toute nue. (Ils sortent tous deux.) [ index ]
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Scène
17 - GORGIBUS, MAGDELON, CATHOS,
Violons
Violons—Monsieur, nous entendons que vous nous contentiez à leur défaut pour ce que nous avons joué ici. GORGIBUS, les battant—Oui, oui, je vous vais contenter, et voici la monnaie dont je vous veux payer. Et vous, pendardes, je ne sais qui me tient que je ne vous en fasse autant. Nous allons servir de fable et de risée à tout le monde, et voilà ce que vous vous êtes attiré par vos extravagances. Allez vous cacher, vilaines; allez vous cacher pour jamais. Et vous, qui êtes cause de leur folie, sottes billevesées [31], pernicieux amusements des esprits oisifs, romans, vers, chansons, sonnets et sonnettes, puissiez-vous être à tous les diables! [ index ]
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