III.
Deux grands modèles d'environnement
En dépit
de la multiplicité de combinaisons possible, on peut catégoriser
les environnements selon que l'apprenant en tant qu'individu est
placé au centre du dispositif ou non. La notion même
de placer l'apprenant au centre du dispositif est relativement
nouvelle dans l'histoire de l'éducation; lorsqu'elle se
développe au XVIIIe siècle, en particulier
dans le traité de Jean-Jacques Rousseau, L'Émile
(1762), l'enseignement de masse n'existe pas, et il reste relativement
facile d'appliquer le principe de la centration sur l'apprenant
dans une relation pédagogique qui relève plutôt
du tutorat. La situation a profondément changé à
la fin du XIXe siècle lorsque les sociétés
occidentales instituent l'éducation pour tous, et que l'on
adopte alors un modèle de productivité qui a fait
ses preuves dans l'industrie alors en plein développement.
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Lieu
clos et isolé du monde, l'école est une unité
de production destiné à former les élèves
selon les besoins de la société |
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La
méthode est l'ensemble des stratégies par lesquelles
on estime optimiser la transmission des connaissances et des
habiletés. |
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L'élève
est un type plutôt qu'un individu; la formation qu'il
reçoit reflète son statut social et la place
qui lui est a priori assignée dans la société.
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L'enseignant
a pour fonction d'appliquer les (bonnes) méthodes contribuant
à la formation la plus efficace. Ce n'est pas lui qui
les a inventées et il agit comme une sorte de contremaître
sans pouvoir décisionnel. |
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Le
processus de scolarisation consiste à passer par une
suite d'étapes strictement prédéterminées
et dont le but est défini d'avance. |
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Capacité
à faire quelque chose ou savoir acquis, obtenu au terme
de la formation. Elle rend l'élève fonctionnel
dans la société sans le transformer. |
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Le
manuel est l'outil de base de la scolarisation. Il reflète
une organisation du savoir conçue spécifiquement
pour le milieu scolaire. |
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Catégorie
discrète du savoir, distincte des autres et donnée
à priori: l'histoire, les mathématiques, la
biologie. |
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Tout
ce qu'on peut utiliser pour faciliter la formation: du crayon
à papier jusqu'à l'ordinateur |
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Un
Modèle transformationnel
Un
modèle et non pas le modèle, car il
en existe de nombreuses variations. Leur point commun c'est
de mettre l'apprenant en tant qu'individu (et membre d'une
communauté) au centre de l'entreprise éducative,
en considérant à la fois son développement
cognitif, affectif et social. L'apprentissage ne se limite
pas à l'acquisition d'un savoir ou d'un savoir faire,
et doit transformer l'individu en profondeur.
Même si les pédagogies humanistes
les plus extrêmes refusent d'imposer un modèle
à suivre en insistant sur l'épanouissement
de l'élève dans la voie qu'il s'est lui-même
choisie, la plupart d'entre elles reconnaissent la nécessité
des contraintes. Il importe surtout de déterminer
quel est le sens de ces contraintes, et comment on
peut amener l'apprenant à les accepter et à
les intérioriser.
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L'environnement
est conçu de façon à optimiser l'apprentissage,
plutôt que comme une « coquille »
neutre. L'ambiance, l'ergonomie, la disposition des salles
ou du mobilier sont autant de facteurs importants. Ses frontières
sont poreuses, il est ouvert au monde extérieur. |
Le
monde englobe l'environnement
sans s'opposer à lui. Il est le lieu d'expériences
que le milieu éducatif reflète et sur lesquelles
il aide l'apprenant à réfléchir. |
L'apprenant
est avant tout un individu. Apprendre, c'est
faire évoluer son raport au monde et aux autres,
à travers l'acquision de connaissances, de modes
de pensée et d'habiletés, pour évoluer
soi-même. |
L'apprentissage
s'effectue rarement en isolation, même si la transformation
qu'il provoque est essentiellement personnelle. On apprend
en groupe, avec les autres mais aussi grâce aux
autres. De même, l'enseignant ne travaille jamais
seul; sa pensée et sa pratique sont influencées
par les réseaux professionnels auquels il appartient. |
On
désigne par le terme de document
tout ce qui peut servir à l'apprentissage (c'est
d'ailleurs le sens étymologique, du latin documentum,
de docere, «enseigner»). Bien que
certains soient conçus dans ce but, les meilleurs
ont souvent une autre destination: c'est à
l'enseignant de transformer en ressources éducatives
textes, objets, images en tous genres. |
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L'enseignant
guide l'apprenant; il ne peut ni apprendre à
sa place, ni simplement lui «dispenser»
son propre savoir. Son expertise consiste à
créer des situations d'apprentissage productives
et à gérer le parcours de ses élèves. |
L'apprentissage
est un processus de transformation dans lequel
l'élève est engagé. L'acquisition
de connaissance et d'habiletés nourrit ce processus
sans se substituer à lui. Il ne dépend
pas de l'existence d'un cadre institutionnel, et ne
se limite pas aux années de scolarisation. |
Le
domaine, ou champ du
savoir (la «matière» scolaire)
est multi- ou interdisciplinaire. Les découpages
institutionnels, inévitables, sont mitigés
par un approche qui cherche à relier les divers
domaines de spécialité et à considérer
les phénomènes dans leur complexité.
Il ne s'agit pas de diluer chaque discipline, mais
de l'enrichir et de la renforcer en l'appuyant sur
d'autres disciplines. |
La
technologie recouvre
tout appareil mécanique ou électronique
qui prolonge les facultés physiques et mentales
de l'être humain: un crayon aussi bien que le
dernier ordinateur sorti. La question éternelle
qui se pose à nous est de déterminer
dans quelle mesure la technologie favorise ou facilite
l'apprentissage, indépendamment de ses possibilités
ou de ses performances. |
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