LES ÉCHELLES DE PROFICIENCE

Dernière mise à jour: 31 octobre 2017
© 2017 Guy Spielmann

1. L'échelle de l'ACTFL

     Si vous enseignez une langue étrangère sur le continent américain, il est probable que vous connaissiez (même seulement par ouï-dire) l'ACTFL [American Council on the Teaching of Foreign Languages] et surtout son échelle de proficience (Proficiency Guidelines) qui a fini par acquérir statut d'étalon tant pour l'évaluation des compétences linguistiques que pour la mise au point de programmes d'enseignement. Certains présentent même l'échelle comme une mesure «objective» d'évaluation, et le protocole d'OPI (Oral Proficiency Interview) comme la procédure idéale pour juger de la compétence communicative.
     Tout en reconnaissant l'intérêt de la démarche qui a conduit à la mise au point de cet échelle et du protocole d'évaluation orale, ainsi que la valeur indéniable de ceux-ci pour la didactique des langues, on peut néanmoins s'interroger sur leur validité et leur objectivité, que les inconditionnels ont tendance à présenter comme établis. Qu'en est-il exactement?
     L'échelle de proficience, élaboré en 1982 et revu en 1986 puis en 2012, se présente sous forme d'une série de descriptifs qui indiquent ce qu'un individu est capable de faire linguistiquement, selon une gradation qui va de «Novice» à «Distingué», en passant par «Intermédiaire», «Avancé» et «Supérieur», les trois niveaux de base pouvant se subdiviser en catégories plus fines (bas, moyen, élevé). Il y a quatre échelles distinctes pour la proficience orale et écrite, pour la compréhension auditive et pour la lecture.
     Il faut d'abord reconnaître à l'ACTFL le mérite d'avoir affirmé la nécessité d'une échelle descriptive qui se fonde sur ce que l'individu peut faire avec la langue, plutôt que ce qu'il sait sur la langue, et d'avoir conçu la progression d'un niveau à l'autre de façon géométrique plutôt qu'arithmétique: il est ainsi deux fois plus difficile de passer de «Novice moyen» à «Novice élevé» que de passer de «Novice bas» à «Novice moyen»—d'où une rprésentation de l'échelle sous forme de pyramide inversée (ci-dessous). De plus, ces descriptifs excluent le plus souvent les capacités purement grammaticales, comme par exemple le fait d'« utiliser correctement les temps du passé ».



     Pourtant, de nombreux problèmes épistémologiques subsistent, qui exigent un travail plus poussé à partir de l'état actuel de l'échelle. Le premier, c'est la contradiction entre le but annoncé d'évaluation des compétences communicatives, et l'importance accordée aux capacités linguistiques (et même morpho-syntaxiques) et à la « correction » du discours. Les habiletés proprement communicatives — comme les stratégies de compensation, l'expression non-verbale, ou l'usage de l'interlocution — sont le plus souvent soit ignorées, soit même pénalisées. On voit par là que la compétence reste définie comme l'utilisation en contexte d'un certain matériel lexical, syntaxique et morphologique, et non pas comme l'aptitude à communiquer au sens le plus large. Il est tout à fait symptomatique qu'une enseignante tentant de reformuler métaphoriquement la compétence comme un « cheminement » à partir de l'échelle ACTFL ne puisse désigner comme étapes que des degrés de complexité syntaxique dans l'expression (voir http://www.path2proficiency.com/the-path-to-proficiency/)
     Ceci est d'autant plus vrai qu'on remarquera en lisant le descriptif ci-dessus l'absence de dimension interactive, comme si ce que disait le sujet n'était en rien affecté par le discours et le comportement de l'interlocuteur (mis à part son niveau d'indulgence); or, il semble évident que la capacité de compréhension, par exemple, aura un impact direct sur l'expression, ainsi que sur la cohérence de l'échange. En séparant les «quatre habiletés», ce système atomise l'acte communicatif et risque d'en dénaturer la complexité—la division quadripartite elle-même, à laquelle on accorde une valeur axiomatique, semblant d'ailleurs fort discutable: peut-on vouloir évaluer isolément la capacité de s'exprimer de celle de comprendre l'expression des autres? La capacité de s'exprimer par écrit de celle de lire?
     Ce déséquilibre se poursuit dans l'attention très inégale apportée à ces quatre habiletés, dont seule la compétence orale est véritablement prise en compte dans les faits, comme le démontre l'engouement envers le protocole OPI, sans grande contrepartie dans les trois autres domaines. C'est oublier un peu vite que la communication est un phénomène ni purement oral — acoustique, pourrait-on dire — ni purement linguistique. Sans doute, en réaction aux approches traditionnelles fondées sur l'écrit, a-t-on jeté le bébé avec l'eau du bain en octroyant à l'oralité une prééminence excessive, qu'il faudrait aujourd'hui mitiger; sans doute faudrait-il également travailler sur une synthèse entre les habiletés de réception et de production (parler/comprendre et lire/écrire), plus proche de la réalité de la communication.
     Le protocole OPI repose sur une technique très précise (qu'on apprend lors d'un atelier), qui consiste à situer la compétence entre un «niveau seuil» et un «niveau plafond» à l'aide d'une séquence soigneusement structurée où le statut des interlocuteurs est nettement inégal, et qui peut facilement virer à l'interrogatoire — il s'agit en effet de «faire parler» le sujet (eliciting speech). Autant dire qu'il ne s'agit en aucune manière d'une situation conversationnelle banale ou naturelle, et que la démonstration des compétences communicatives y est strictement canalisée. Ainsi, on recommande à l'intervieweur d'éviter à tout prix de laisser le sujet tirer la conversation vers des domaines où il/elle se sent particulièrement à l'aise (surnommés hothouse specials), alors qu'il s'agit là précisément d'une stratégie communicative courante dans la langue maternelle. L'intervieweur se doit donc de ramener le sujet sur un terrain plus difficile, et éventuellement de le «faire craquer» pour établir un plafond....
     Finalement, on voit que l'échelle ACTFL et le protocole de l'OPI sont le produit valable d'une logique interne qui, elle, est sujette à caution quant à ses prémisses sur ce qui constitue la communication. On pourra même décider de distinguer la proficience — définie comme capacité générique d'expression linguistique — de la compétence communicative, qui englobe un nombre important de facteurs non linguistiques, et se situe toujours dans un contexte défini (une situation). Nul ne possède en fait de compétence générique, car nous sommes tous plus ou moins compétents dans un certain nombre de domaines et de situations communicatives: tel qui, dans sa propre langue, se hissera aisément à un niveau «supérieur» en parlant de football avec deux de ses amis, n'atteindra qu'un niveau beaucoup plus modeste s'il doit parler d'un sujet qu'il connaît mal devant un auditoire de cinquante inconnus. Doit-on forcément généraliser à partir de sa performance la plus mauvaise?
     En fait, décréter l'existence d'une compétence générique correspond à la vision dominante chez les enseignants de langue, qui ont encore bien du mal à se soustraire à des notions comme celle de «vocabulaire fondamental» ou de «situations sociales de base et peu complexes» (voir ci dessus): fondamental pour qui? et dans quelles circonstances? Une situation qui est pour moi «de base et peu complexe» l'est elle forcément pour tous les locuteurs du français, dans tous les cas?
     Les créateurs de l'index et de l'OPI ont eux-mêmes affirmé que ces instruments n'avaient rien de définitif, et ne constituaient qu'une première étape. La solution n'est donc pas de rejeter en bloc le système ACTFL, mis au point par d'éminents spécialistes au terme d'un admirable effort de réflexion, mais de le relativiser et de le refondre grâce à une vision critique qui saura exploiter le considérable travail de défrichage déjà accompli pour formuler un véritable index de compétence communicative, et se doter d'outils pour l'évaluer.

HAUT


Expression Orale

Préface
Les Lignes Directrices des Compétences ACTFL 2012 – Expression Orale, décrivent cinq niveaux principaux de compétences : Distingué, Supérieur, Avancé, Intermédiaire et Novice. Les descripteurs de chaque niveau principal représentent une gamme spécifique de compétences. Globalement, ces niveaux forment une hiérarchie dans laquelle chaque niveau inclue tous les niveaux inférieurs. Les niveaux principaux, Avancé, Intermédiaire et Novice sont divisés en sous-niveaux : Élevé, Moyen et Bas.
Les Lignes Directrices décrivent les tâches que les locuteurs parviennent à accomplir à chaque niveau, ainsi que le contenu, le contexte, la précision, et les types de discours associés aux tâches de chaque niveau. Elles mettent également en évidence les limites rencontrées par les locuteurs lorsqu’ils tentent d’accomplir les tâches fonctionnelles au niveau principal suivant.
Ces Lignes Directrices peuvent être utilisées pour évaluer l’expression Interpersonnelle (échange interactionnel, ou bidirectionnel) ou le discours introductif (à sens unique, non-interactionnel).
Les descriptions écrites des compétences langagières sont accompagnées en ligne, d’échantillons linguistiques représentatifs des caractéristiques de chaque niveau principal.
Les Lignes Directrices des Compétences ACTFL 2012- Expression Orale peuvent être utilisées à but non lucratif et à des fins éducatives uniquement, à condition qu’elles soient reproduites en intégralité, sans aucune modification et avec la reconnaissance d’ACTFL.
Distingué
Les locuteurs au niveau Distingué sont capables d’utiliser la langue habilement, avec précision et efficacité. Ces locuteurs sont hautement éduqués et leur discours est bien articulé. Ils peuvent réfléchir sur un large éventail d’enjeux mondiaux et de concepts très abstraits d’une manière culturellement appropriée. Les individus qui utilisent la langue au niveau Distingué peuvent emprunter un discours persuasif et hypothétique à des fins de représentation, leur permettant de défendre un point de vue qui n’est pas nécessairement le leur. Ils peuvent adapter leur langage à une variété de publics en ajustant leur niveau de langue pour s’exprimer de manière culturellement authentique.
Au niveau Distingué, les locuteurs produisent de longs discours, très sophistiqués et très cohérents. En même temps, ils sont capables de parler succinctement, en utilisant souvent des références culturelles et historiques qui leur permettent d’abréger leur discours tout en signifiant davantage. À ce niveau, le discours oral ressemble généralement au discours écrit.
Un accent étranger, un manque d’économie d’expression typique du locuteur natif ou encore, un contrôle limité de références culturelles profondément ancrées, et / ou une erreur de langue occasionnelle et isolée peuvent encore exister à ce niveau.
Supérieur
Au niveau Supérieur, les individus peuvent communiquer avec suffisamment de précision et d’aisance pour participer pleinement et efficacement à des conversations sur des sujets variés dans des contextes formels et informels, et des perspectives à la fois concrètes et abstraites. Ils discutent de leurs intérêts et des domaines de leurs compétences, expliquent des sujets complexes en détail et fournissent de longues et cohérentes narrations avec aisance, fluidité et précision. Ils présentent leurs opinions sur un certain nombre de sujets qui les intéressent, tels que sociaux et politiques, et exposent des arguments structurés afin de soutenir ces opinions. Ils sont en mesure de construire et de développer des hypothèses pour explorer d’autres possibilités.
Dans des situations appropriées, ces locuteurs produisent un discours étendu sans hésitation anormalement longue, pour faire valoir leur point de vue, même lorsqu’ils sont engagés dans des élaborations abstraites. Un tel discours, bien que cohérent, est susceptible d’être influencé par des configurations linguistiques autres que celles de la langue cible. Au niveau Supérieur, les locuteurs emploient une gamme de stratégies interactives et discursives, comme le tour de rôle et la séparation des idées principales des renseignements complémentaires, grâce à l’utilisation de tournures syntaxiques, lexicales et phonétiques.
Les locuteurs au niveau Supérieur ne montrent aucun schéma d’erreur dans l’utilisation des structures de base, mais ils sont susceptibles de commettre des erreurs sporadiques, en particulier dans les structures à basse fréquence et dans les structures complexes à haute fréquence. De telles erreurs, si elles se produisent, ne gênent pas l’interlocuteur natif ou n’interfèrent pas dans la communication.
Avancé
Au niveau Avancé, les locuteurs s’engagent dans la conversation d’une manière clairement participative afin de communiquer des informations sur des points autobiographiques, ainsi que des sujets d’intérêt sur le plan communautaire, national ou international. Les sujets sont traités concrètement au moyen de narrations et de descriptions aux temps principaux du présent passé et futur. Ces individus sont également dotés des compétences langagières nécessaires à la gestion d’une situation sociale entraînant une complication imprévue.
Le langage des locuteurs au niveau Avancé est abondant, sous forme de paragraphe oral, indicatif de la mesure du discours de ce niveau. Les individus au niveau Avancé contrôlent suffisamment les structures de base et le vocabulaire générique pour être compris par des locuteurs natifs de la langue, y compris ceux qui ne sont pas habitués au discours des personnes dont la langue maternelle est différente.
Avancé Élevé
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Élevé effectuent toutes les tâches du niveau Avancé avec aisance linguistique, compétences langagières et assurance. Ils peuvent de manière soutenue, expliquer en détail et raconter intégralement et avec précision, aux temps principaux du présent, passé et futur. Par ailleurs, les locuteurs au sous-niveau Avancé Élevé accomplissent les tâches liées au niveau Supérieur, mais ils ne parviennent pas à soutenir la performance à ce niveau sur une variété de sujets. Ils peuvent produire une argumentation structurée pour soutenir leurs opinions, ainsi qu’émettre des hypothèses, mais des schémas d’erreur apparaissent. Ils sont en mesure de discuter de certains sujets de façon abstraite, en particulier ceux qui portent sur leurs intérêts particuliers et les domaines de compétence qui leurs sont propres, mais en général, ils sont plus à l’aise dans la discussion concrète de sujets divers.
Ces locuteurs peuvent démontrer une solide capacité de compensation de la maîtrise imparfaite de certaines formes ou des limitations de leur vocabulaire par l’usage assuré de stratégies communicatives, comme la paraphrase, la circonlocution et l’illustration. Ils manient vocabulaire et intonation avec précision pour exprimer le sens de leur discours et font souvent preuve d’une grande facilité et aisance d’expression. Toutefois, lorsqu’ils sont amenés à effectuer les tâches complexes associées au niveau Supérieur sur une variété de sujets, leurs compétences langagières se dégradent parfois ou se révèlent inadéquates, ou encore, ils sont susceptibles d’éviter la tâche complètement, en recourant par exemple à la simplification, par l’utilisation d’une description ou d’une narration au lieu d’un argument ou d’une hypothèse.
Avancé Moyen
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Moyen sont en mesure de gérer avec aisance et assurance un grand nombre de tâches communicatives. Ils participent activement à la plupart des échanges informels et certains échanges formels concernant une variété de sujets concrets liés au travail, à l’école, la maison et les loisirs, ainsi que des sujets d’actualité, d’intérêt public ou personnel ou de pertinence individuelle.
Les locuteurs situés au sous-niveau Avancé Moyen démontrent une faculté de raconter et de décrire aux temps principaux du présent, passé et futur, en délivrant un compte-rendu complet, avec un bon contrôle de l’aspect. Leurs narrations et descriptions tendent à se combiner et se mélanger, pour raconter des faits pertinents et aussi des renseignements d’appui grâce à un discours cohésif sous forme de paragraphe.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Moyen, peuvent gérer avec succès et assez facilement, les difficultés linguistiques induites par des complications ou des événements imprévus qui se produisent dans le contexte d’une situation de routine ou d’une tâche de communication qui leur est par ailleurs familière. Les stratégies communicatives telles que les circonlocutions ou les reformulations sont souvent utilisées à cette fin. Quand il s’agit de tâches du niveau Avancé, le discours des locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Moyen est marqué par un débit substantiel. Leur vocabulaire est considérable, bien que principalement de nature générique, excepté dans le cas d’un domaine de spécialisation ou d’intérêt particulier. Leur discours reste susceptible de refléter la structure du paragraphe oral de leur langue maternelle plutôt que celle de la langue cible.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Moyen participent à des conversations sur une variété de sujets familiers, traités concrètement, avec beaucoup de clarté et de précision, et ils transmettent leur message, sans déformation ou confusion. Ils sont facilement compris par des locuteurs natifs qui n’ont pas l’habitude du discours des personnes dont la langue maternelle est différente.
Lorsqu’ils sont amenés à accomplir les performances fonctionnelles ou traiter des sujets au niveau Supérieur, la qualité et / ou la quantité de leur discours est généralement amoindrie.
Avancé Bas
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Bas sont dotés des compétences nécessaires à la gestion d’une variété de tâches communicatives. Ils sont capables de participer à la plupart des conversations informelles et certaines conversations formelles sur des sujets liés à l'école, la maison et les activités de loisirs. Ils peuvent aussi s’exprimer sur certains sujets liés à l’emploi, l’actualité et les questions d’intérêt public et communautaire.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Bas démontrent l’aptitude à raconter et décrire aux temps principaux du présent, passé et futur, en produisant un discours sous forme de paragraphe avec une certaine maîtrise de l’aspect. Les phrases sont combinées et reliées dans un discours cohérent même si les narrations et descriptions tendent à être séparées plutôt que mélangées, sous forme de paragraphe. Ils peuvent gérer de manière adéquate les défis linguistiques essentiels présentés par des complications ou une tournure inattendue des événements.
Les réponses produites par les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Bas ne sont généralement pas plus longues qu’un seul paragraphe. La langue dominante du locuteur peut se manifester par l’utilisation de faux amis, de traductions littérales ou de structures de paragraphe oral de cette langue. Parfois, leur discours peut être minime pour le niveau, marqué par un débit irrégulier et de perceptibles autocorrections. De manière plus générale, les performances des utilisateurs du sous-niveau Avancé Bas tendent à être inégales.
Le discours relevant du sous-niveau Avancé Bas est généralement caractérisé par une certaine lacune grammaticale (par exemple, le contrôle incohérent des terminaisons verbales), mais la performance globale des tâches du niveau Avancé est soutenue, bien que minimalement. Le lexique des locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Bas manque souvent de spécificité. Toutefois, ces individus sont capables d’utiliser des stratégies linguistiques telles que les reformulations et les circonlocutions.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Avancé Bas participent aux conversations avec suffisamment de justesse, de clarté et de précision pour exprimer le message qu’ils souhaitent transmettre, sans déformation ou confusion. Leur discours peut être compris par des locuteurs natifs qui n’ont pas l’habitude de discuter avec des personnes dont la langue maternelle est différente, même si une répétition ou une reformulation peuvent s’avérer nécessaires. Lorsqu’ils sont amenés à accomplir les tâches des fonctions ou traiter des sujets associés au niveau Supérieur, la qualité linguistique et la quantité de leur discours se détériorent de manière significative.
Intermédiaire
Les locuteurs situés au niveau Intermédiaire se distinguent principalement par leur capacité à créer avec la langue quand ils parlent de sujets familiers liés à leur vie quotidienne. Ils sont en mesure de manier du matériel appris dans le but d’exprimer un message au sens personnel. Les individus au niveau Intermédiaire peuvent poser de simples questions et peuvent gérer une situation de survie simple. Ils produisent un langage sous forme de phrases, allant de phrases simples à des suites de phrases, généralement au temps présent. Les locuteurs situés au niveau Intermédiaire peuvent être compris par des locuteurs natifs qui ont l’habitude de s’entretenir avec des apprenants pour qui la langue n’est pas maternelle.
Intermédiaire Élevé
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Élevé sont capables de converser avec aisance et assurance lorsqu’ils traitent des tâches quotidiennes et des situations sociales au niveau Intermédiaire. Ils sont capables d’accomplir avec succès des tâches sans complication et des situations sociales nécessitant un échange d’informations de base liées à leur travail, école, loisirs, intérêts particuliers et domaines de compétence.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Élevé peuvent accomplir un nombre important de tâches associées au niveau Avancé, mais ils sont incapables de soutenir la performance de l’ensemble de ces tâches de façon continue. Ils peuvent raconter et décrire aux temps principaux du présent, passé et futur, et produire un discours cohésif sous forme de paragraphe, mais pas tout le temps. Typiquement, lorsqu’ils tentent d’accomplir les tâches du niveau Avancé, leur discours révèle un ou plusieurs schémas de chute linguistique, comme l’incapacité de pleinement produire la narration ou la description au temps verbal requis, l’incapacité de maintenir un énoncé sous forme de paragraphe, ou la réduction de l’éventail et de la pertinence de leur vocabulaire.
Les individus au niveau Intermédiaire Élevé peuvent être compris par des locuteurs natifs inaccoutumés des interactions avec les utilisateurs non natifs de la langue, même si l’interférence d’une autre langue peut apparaître évidente, (par exemple, changement de code, utilisation de faux amis, de traductions littérales), et qu’un schéma de lacunes communicatives peut se produire.
Intermédiaire Moyen
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Moyen sont capables d’accomplir avec succès une variété de tâches communicatives simples dans des situations sociales directes. La conversation est généralement limitée aux échanges prévisibles et concrets nécessaires à la survie dans la culture cible. Il s’agit notamment de renseignements personnels liés à soi, la famille, la maison, les activités quotidiennes, les intérêts et les préférences personnelles, ainsi que des besoins physiques et sociaux, tels que la nourriture, les achats, les voyages et l’hébergement.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Moyen ont tendance à fonctionner de manière réactive, par exemple, en répondant à des questions directes ou des demandes de renseignements. Toutefois, ils sont capables de poser un nombre de questions lorsque nécessaire, afin d’obtenir des renseignements simples pour satisfaire les besoins de base, tels que l’orientation, les prix et les services. Lorsqu’ils sont amenés à accomplir les tâches ou traiter des sujets au niveau Avancé, ils fournissent quelques informations mais ont du mal à relier les idées, manipuler le temps et l’aspect, et utiliser des stratégies communicatives, telles que des circonlocutions.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Moyen sont en mesure d’exprimer un énoncé au sens personnel en créant avec la langue, par exemple en combinant et en reliant des éléments connus et issus de conversations, pour produire des réponses généralement constituées de phrases et de suites de phrases. Leur discours peut contenir des pauses, des reformulations et des autocorrections alors qu’ils recherchent du vocabulaire adéquat et des formes linguistiques appropriées pour s’exprimer. En dépit des limitations de leur vocabulaire et / ou prononciation, et / ou grammaire, et / ou syntaxe, les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Moyen sont généralement compris par des interlocuteurs compréhensifs habitués à traiter avec des non-natifs de la langue.
De façon générale, ces locuteurs sont à l’aise lorsqu’ils accomplissent les tâches du niveau Intermédiaire et ils s’exécutent avec une quantité et une qualité significative de langage de niveau Intermédiaire.
Intermédiaire Bas
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Bas sont capables d’accomplir avec succès un nombre limité de simples tâches de communication en créant avec la langue dans des situations sociales directes. La conversation se limite à certains échanges concrets et des sujets prévisibles, nécessaires à la survie dans la culture de la langue cible. Ces sujets concernent les renseignements personnels de base : par exemple, soi et sa famille, les activités quotidiennes et les préférences personnelles, et certains besoins immédiats, tels que commander de la nourriture et effectuer des achats simples. Au sous-niveau Intermédiaire Bas, les locuteurs sont essentiellement réactifs et s’efforcent à répondre à des questions directes ou des demandes de renseignements. Ils sont également en mesure de poser quelques questions adéquates et parviennent à maintenir les fonctions au niveau Intermédiaire, bien que minimalement.
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Bas peuvent produire un énoncé personnel court, constitué de phrases simples, en combinant et en intégrant ce qu'ils savent et ce qu’ils entendent de leurs interlocuteurs. Leurs réponses sont souvent chargées d’hésitations et d’inexactitudes alors qu’ils cherchent des formes linguistiques appropriées et du vocabulaire adéquat tout en essayant de donner une forme à leur message. Leur discours se caractérise par de fréquentes pauses, des reformulations inefficaces et des autocorrections. Leur langue maternelle influence fortement leur prononciation, vocabulaire et syntaxe. En dépit de fréquents malentendus qui peuvent nécessiter la répétition ou la reformulation, les locuteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Bas peuvent généralement être compris par des interlocuteurs compréhensifs, en particulier par ceux qui sont habitués à traiter avec les utilisateurs non natifs de la langue.
Novice
Les locuteurs au niveau Novice sont capables de communiquer des messages courts sur des sujets hautement prévisibles de la vie quotidienne qui les touchent directement. Ils le font principalement en utilisant des mots isolés et des expressions déjà rencontrées, mémorisées et dont ils se souviennent. Les locuteurs au niveau Novice peuvent être difficiles à comprendre, même par les interlocuteurs les plus compréhensifs, qui sont habitués aux interactions avec des locuteurs non natifs de la langue.
Novice Élevé
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Novice Élevé sont capables de gérer une variété de tâches liées au niveau Intermédiaire, mais sont incapables de soutenir la performance à ce niveau. Ils peuvent accomplir avec succès un certain nombre de tâches communicatives élémentaires dans des situations sociales simples. La conversation se limite à quelques-uns des sujets prévisibles nécessaires à la survie dans la culture de la langue cible, comme les renseignements personnels de base, les objets de base, et un nombre limité d’activités, les préférences et les besoins immédiats. Les locuteurs situés dans le sous-niveau Novice Élevé répondent à des questions simples et directes ou des demandes de renseignements. Ils sont également en mesure de poser quelques questions stéréotypées.
Novice Moyen
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Novice Moyen, communiquent minimalement en utilisant un certain nombre de mots isolés et d’expressions mémorisées, et sont limités par le contexte particulier dans lequel la langue a été apprise. En réponse à des questions directes, ils sont susceptibles d’énoncer uniquement deux ou trois mots à la fois ou de donner occasionnellement une réponse toute faite. Ils s’arrêtent souvent pour rechercher du vocabulaire simple ou tenter de recycler leurs mots ou ceux de leur interlocuteur. Les locuteurs situés dans le sous-niveau Novice Moyen peuvent seulement être compris avec difficulté, même par des interlocuteurs compréhensifs habitués à traiter avec des utilisateurs non-natifs de la langue. Lorsqu’ils sont amenés à traiter des sujets et accomplir les tâches du niveau Intermédiaire, ils ont souvent recours à la répétition, à des mots de leur langue maternelle, ou au silence.
Novice Bas
Les locuteurs situés dans le sous-niveau Novice Bas n’ont pas de véritable capacité fonctionnelle et peuvent être, en raison de leur prononciation, incompréhensibles. Si on leur donne suffisamment de temps et des repères familiers, ils peuvent être en mesure d’échanger des salutations, donner leur identité, et nommer un certain nombre d’objets familiers de leur environnement immédiat. Ils sont incapables de traiter des sujets du niveau Intermédiaire ou d’en accomplir les tâches fonctionnelles et ne peuvent donc pas participer à un véritable échange conversationnel.


Source: http://www.actfl.org/publications/guidelines-and-manuals/actfl-proficiency-guidelines-2012/french/expression-orale#sthash.5oQRcIXz.dpuf


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Expression écrite

Distingué

Au niveau Distingué, les auteurs peuvent effectuer des tâches d’écriture formelles telles que des correspondances officielles, des prises de position et des articles de revues. Ils peuvent écrire de manière analytique sur des questions professionnelles, théoriques et de société. De plus, ceux qui écrivent au niveau Distingué sont capables de traiter les problèmes du monde de manière très conceptualisée.
Ces auteurs peuvent utiliser un discours persuasif et hypothétique comme techniques de représentation, pour leur permettre de défendre une position qui n’est pas nécessairement la leur. Ils sont également en mesure de communiquer subtilités et nuances. Ce sont des auteurs sophistiqués qui visent des lecteurs sophistiqués. Ils écrivent à ce niveau pour leur public. Ils ajustent leur langage en fonction de leurs lecteurs.
Le niveau Distingué à l’écrit est dense et complexe. Pourtant, il se caractérise par une économie de l’expression. La rédaction est habilement conçue et s’organise d'une manière qui reflète les modes de pensée de la culture cible. Au niveau Distingué, la longueur n’est pas un facteur déterminant. Les textes de niveau Distingué peuvent être aussi courts qu’un poème ou aussi longs qu’un traité.
Au niveau Distingué, les individus font preuve à l’écrit, de la maîtrise des champs lexicaux complexes et des structures grammaticales, syntaxiques et stylistiques de la langue. Ils utilisent de manière stratégique la structure du discours et la ponctuation, non seulement pour organiser le sens, mais aussi pour l’enrichir. Les conventions sont généralement adéquates à la modalité du texte et à la culture cible.
Supérieur
Les auteurs au niveau Supérieur sont capables de produire la plupart des types de correspondances formelles ou informelles, des résumés approfondis, des rapports et des documents de recherche sur une variété de sujets sociaux, intellectuels et professionnels. Leur traitement de ces questions va du concret vers l’abstrait.
Les auteurs au niveau Supérieur démontrent la capacité d’expliquer des questions complexes, de présenter et de soutenir des opinions en développant des arguments convaincants et des hypothèses. Leur traitement du sujet est renforcé par l’utilisation efficace des protocoles d’écriture en termes de structure et de lexique. Ils organisent et ordonnent des idées afin de transmettre au lecteur ce qui est important. La relation entre les idées est uniformément claire, par le choix des principes d’organisation et de développement (par exemple, la cause à l’effet, la comparaison, la chronologie). Ces auteurs sont capables de traiter de façon exhaustive d’un sujet qui nécessite généralement au moins une série de paragraphes, mais qui peut s’étendre à un certain nombre de pages.
Les auteurs au niveau Supérieur font preuve d’un degré élevé de contrôle grammatical et syntaxique, de vocabulaire à la fois général, spécialisé et / ou professionnel, d’orthographe ou de production de symboles, de mots connecteurs et de ponctuation. Leur vocabulaire est précis ainsi que varié. Les auteurs de ce niveau ciblent leur rédaction à leur public et leur aisance d’écriture facilite la tâche du lecteur.
Les auteurs au niveau Supérieur ne contrôlent généralement pas les schémas culturels, organisationnels, ou stylistiques de la langue cible. Au niveau Supérieur, les schémas d’erreurs sont absents, mais des erreurs occasionnelles surviennent, en particulier dans les structures de basse fréquence. Lorsque le cas se produit, ces erreurs ne nuisent pas à la compréhension et distraient rarement le lecteur natif.
Avancé
Les auteurs au niveau Avancé se caractérisent par leur capacité d’écrire des correspondances de routine informelles et certaines correspondances officielles, ainsi que des récits, des descriptions, et des résumés de nature factuelle.
Ils peuvent raconter et décrire aux temps principaux du présent, passé et futur, en utilisant la paraphrase et l’élaboration pour clarifier leur message. Ils produisent un discours cohérent et structuré sous forme de paragraphe. À ce niveau, les auteurs montrent une bonne maîtrise des structures les plus fréquemment utilisées et du vocabulaire générique, ce qui leur permet d’être compris par ceux qui n’ont pas l’habitude de lire les textes produits par des non-natifs.
Avancé Élevé
Les auteurs situés dans le sous-niveau Avancé Élevé sont capables d’écrire sur une variété de sujets avec une précision importante et en détail. Ils peuvent gérer la correspondance formelle et informelle selon les conventions appropriées. Ils parviennent à rédiger des résumés et des rapports de nature factuelle. Ils peuvent également écrire longuement sur des sujets relatifs à des intérêts particuliers et des domaines de compétence particuliers, bien que leurs écrits tendent à mettre l’accent sur les aspects concrets de ces sujets. Ces auteurs peuvent raconter et décrire aux temps principaux du présent, passé et futur, avec un contrôle solide de l’aspect. En outre, ils sont en mesure de démontrer leur capacité à accomplir des tâches de rédaction associées au niveau Supérieur, comme le développement d’arguments et la construction d’hypothèses, mais ils ne sont pas capables de le faire systématiquement. Ils ne peuvent pas produire des textes de niveau Supérieur de manière consistante sur une variété de sujets traités de manière abstraite ou générale. Ils ont une bonne maîtrise d’un ensemble de structures grammaticales et un vocabulaire général assez large. Lorsqu’ils écrivent au niveau Avancé, ils font souvent preuve d’une remarquable aisance d’expression, mais dans le cadre des attentes du niveau Supérieur, des schémas d’erreur surgissent. Les limites linguistiques des textes rédigés au niveau Avancé Élevé peuvent occasionnellement détourner l’attention du lecteur natif envers le message.
Avancé Moyen
Les auteurs situés dans le sous-niveau Avancé Moyen sont sont capables de répondre à une variété de tâches écrites liées aux besoins professionnels et / ou académiques. Ils démontrent la capacité de raconter et de décrire en détail et aux temps principaux du présent, passé et futur, avec un bon contrôle de l’aspect. Ils sont capables de rédiger des résumés directs sur des sujets d’intérêt général. Les textes rédigés présentent une grande variété de formules de cohésion et peuvent contenir plusieurs paragraphes. Ces auteurs maîtrisent bien les structures syntaxiques les plus fréquemment utilisées dans la langue cible, ainsi qu’une gamme de vocabulaire général. Le plus souvent, leurs pensées sont exprimées clairement et soutenues par quelques explications. Ces rédactions intègrent des fonctions organisationnelles à la fois de la langue cible et de la langue maternelle de l’auteur et peuvent parfois ressembler à un discours oral. Les textes produits au sous-niveau Avancé Moyen sont facilement compris par les lecteurs qui ne sont pas habitués à lire des rédactions de personnes non natives de la langue. Lorsque les auteurs du sous-niveau Avancé Moyen sont amenés à rédiger des textes dont les tâches appartiennent au niveau Supérieur, la qualité et / ou la quantité des textes rédigés se détériore.
Avancé Bas
Les auteurs situés dans le sous-niveau Avancé Bas sont en mesure d’accomplir les tâches écrites des besoins professionnels et / ou académiques de base. Ils démontrent la capacité de raconter et de décrire aux temps principaux avec un certain contrôle de l’aspect. Ils parviennent à composer des résumés simples sur des sujets familiers. Au niveau Avancé Bas, les auteurs sont capables de combiner et relier des phrases dans des textes sous forme et structure de paragraphe. Leurs écrits, bien qu’adéquats pour satisfaire aux critères de niveau Avancé, ne sont pas forcément substantiels. Les auteurs situés dans le sous-niveau Avancé Bas montrent leurs compétences à intégrer un nombre limité de formules de cohésion, et peuvent recourir à une certaine redondance et à des répétitions maladroites. Ils s’appuient sur les modèles du discours oral et sur le style rédactionnel de leur langue maternelle. Ces auteurs contrôlent minimalement les structures de base et le vocabulaire du niveau Avancé. Les textes qu’ils produisent sont compris par les lecteurs qui ne sont pas habitués à lire les rédactions de personnes non natives de la langue, même si des efforts supplémentaires peuvent être nécessaires lors de leur lecture. Lorsque ces auteurs tentent de rédiger des textes dont les fonctions appartiennent au niveau Supérieur, leur rédaction se détériore de manière significative.
Intermédiaire
Les auteurs du niveau Intermédiaire se caractérisent par leur capacité à répondre aux besoins de rédactions pratiques, tels que des messages simples et des lettres, des demandes de renseignements et des notes. Par ailleurs, ils peuvent poser des questions simples et y répondre par écrit. Ces auteurs peuvent créer avec la langue et communiquer des faits simples et des idées dans une série de phrases vaguement reliées, sur des sujets d’intérêts personnels et des besoins sociaux. Ils écrivent surtout au temps présent. À ce niveau, les auteurs utilisent un vocabulaire et des structures de base afin de s’exprimer de manière compréhensible pour ceux qui sont habitués aux textes rédigés par des non-natifs de la langue.
Intermédiaire Élevé
Les auteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Élevé, sont en mesure de s’exprimer à l’écrit pour répondre à tous les besoins pratiques du niveau Intermédiaire. De plus, ils peuvent écrire des compositions et des résumés simples en relation avec le travail et / ou les expériences scolaires. À l’écrit, ils peuvent raconter et décrire aux temps principaux, les événements et les situations de la vie courante. Ces narrations et descriptions sont souvent, mais pas toujours de la longueur d’un paragraphe, et contiennent généralement des signes de chute linguistique dans une ou plusieurs des caractéristiques du niveau Avancé. Par exemple, ces auteurs peuvent être incohérents dans l’utilisation adéquate des formes temporelles principales, entraînant une perte de clarté. Dans ce sous-niveau, le vocabulaire, la grammaire et le style des rédactions correspondent essentiellement à ceux du discours oral. Même s’il contient beaucoup d’erreurs parfois graves, le texte est généralement compréhensible pour les natifs qui ne sont pas habitués à lire des non-natifs de la langue, mais la compréhension est généralement laborieuse.
Intermédiaire Moyen
Les auteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Moyen sont en mesure d’accomplir un certain nombre de besoins de rédactions pratiques. Ils peuvent écrire des communications simples, des compositions, et des demandes de renseignements dans des textes vaguement reliés au sujet de préférences personnelles, d’activités quotidiennes, d’événements de la vie courante, et d’autres sujets personnels. Ils écrivent au temps présent, mais font parfois référence à d’autres temps. Leur style rédactionnel ressemble de près au discours oral. Ils contrôlent les structures de base des phrases et des formes verbales. Ce style rédactionnel se caractérise plutôt par une collection de phrases discrètes et / ou de questions vaguement reliées et n’indique pas vraiment une cohérence délibérée. Les auteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Moyen peuvent être facilement compris par des lecteurs qui sont habitués à lire des textes d’individus qui écrivent dans une langue différente de leur langue maternelle. Lorsque les auteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Moyen tentent d’accomplir des tâches d’écriture du niveau Avancé, la qualité et / ou la quantité de leurs rédactions décline et le message peut s’avérer ambigu.
Intermédiaire Bas
Les auteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Bas peuvent de manière limitée, accomplir certains besoins pratiques à l’écrit. Ils peuvent créer des déclarations et formuler des questions basées sur du matériel familier. La plupart des phrases sont des recombinaisons de vocabulaire appris et de structures mémorisées. Elles sont courtes, simples et contiennent l’ordre fondamental des mots et du style conversationnel. Ces individus écrivent presque exclusivement au temps présent. Leurs rédactions tendent à se composer de quelques phrases simples, souvent à structure répétitive. Les sujets concernent les domaines hautement prévisibles et les renseignements personnels. Ils utilisent un vocabulaire adéquat pour exprimer des besoins simples. Il peut y avoir des erreurs grammaticales élémentaires, de choix des mots, de ponctuation, d’orthographe et dans la formation et l’utilisation de symboles non alphabétiques. Les textes qu’ils rédigent sont compris par les lecteurs qui sont habitués à lire des textes produits par des individus dont la langue maternelle est différente. Toutefois, des efforts supplémentaires sont parfois nécessaires à la compréhension. Lorsque les auteurs situés dans le sous-niveau Intermédiaire Bas tentent d’accomplir les performances des tâches du niveau Avancé à l’écrit, leur rédaction se détériore de façon significative et leur message peut rester inachevé.
Novice
Au niveau Novice, les auteurs se caractérisent par leur capacité de produire des listes et des notes, principalement en écrivant des mots et des fragments de phrases. Ils peuvent fournir des informations prévisibles mais de manière limitée dans des formulaires ou des documents simples. Ces auteurs peuvent reproduire du matériel pratique pour transmettre les messages les plus simples. Par ailleurs, ils peuvent transcrire des mots familiers ou des fragments de phrases, copier des lettres de l’alphabet ou des syllabes d’un syllabaire, ou reproduire les caractères de base avec une certaine précision.
Novice Élevé
Les auteurs situés dans le sous-niveau Novice Élevé sont en mesure de répondre aux besoins de base de rédactions limitées et d’ordre pratique pour créer des listes, des messages courts, écrire des cartes postales et des notes simples. Ils sont capables de s’exprimer dans le contexte dans lequel la langue a été apprise, en s’appuyant principalement sur du matériel bien appris. Leur rédaction est centrée sur les éléments communs de la vie quotidienne. Ils sont capables de réutiliser du vocabulaire et des structures qu’ils ont mémorisés, pour créer des phrases simples sur des sujets très familiers, mais ils ne sont pas en mesure de rédiger des phrases de manière constante. Parfois, les textes rédigés à ce niveau, ne parviennent à communiquer les intentions de l’auteur que partiellement, en raison de l’usage inadéquat de vocabulaire et / ou de grammaire. Les individus situés dans le sous-niveau Novice Élevé sont compris par les lecteurs qui sont habitués à lire des textes produits par des individus dont la langue maternelle est différente, mais des décalages dans la compréhension peuvent se produire.
Novice Moyen
Les auteurs situés dans le sous-niveau Novice Moyen peuvent reproduire de mémoire un certain nombre de mots et de fragments de phrases dans leur contexte. Ils peuvent fournir des informations limitées sur des formulaires et des documents simples et écrire d’autres renseignements biographiques de base, tels que les noms, les chiffres et les nationalités. Ces individus présentent un degré élevé de précision lors de la rédaction de sujets familiers bien appris, en utilisant des formules de langue de manière contenue. S’agissant de sujets moins familiers, une diminution marquée de la précision se présente. Les erreurs d’orthographe ou de représentation des symboles peuvent être fréquentes et il n’existe pas vraiment d’indicateurs de compétences fonctionnelles à l’écrit. À ce niveau, la rédaction peut être difficile à comprendre, même par ceux qui sont habitués à lire des textes produits par des individus qui écrivent dans une langue différente de leur langue maternelle.
Novice Bas
Les auteurs situés dans le sous-niveau Novice Bas, sont en mesure de copier ou de transcrire des mots familiers ou des phrases, reproduire des lettres de l’alphabet, copier et produire de manière sporadique, des traits de base dans les langues qui utilisent des syllabaires ou des caractères. S’ils ont assez de temps et de repères familiers, ils peuvent reproduire de mémoire un nombre très limité de mots isolés ou d’expressions familières, mais les erreurs sont prévisibles.

Source: https://www.actfl.org/publications/guidelines-and-manuals/actfl-proficiency-guidelines-2012/french/expression-orale


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2. L'échelle du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL)


Plus ambitieux que l'échelle ACTFL, le cadre a été élaboré par une vaste équipe de chercheurs et de pédagogues issus des quelque cinquante nations membre du Conseil de l'Europe (à ne pas confondre avec l'Union Européenne, qui n'a que 28 membres), c'est-à-dire qui n'ont pas forcément de L1 en commun, alors que l'ACTFL est une organisation entièrement anglophone à la base. Le CECRL répond à une approche actionnelle ("task-based") dont le but est de donner à l'apprenant les moyens de faire quelque chose avec la langue, dans le contexte de situations précises. De plus, le projet reflète la volonté de promouvoir le plurilinguisme, que le document de référence (https://www.coe.int/t/dg4/linguistic/Source/Framework_fr.pdf) définit ainsi :

On distingue le « plurilinguisme » du « multilinguisme » qui est la connaissance d’un certain nombre de langues ou la coexistence de langues différentes dans une société donnée. On peut arriver au multilinguisme simplement en diversifiant l’offre de langues dans une école ou un système éducatif donnés, ou en encourageant les élèves à étudier plus d’une langue étrangère, ou en réduisant la place dominante de l’anglais dans la communication internationale. Bien au-delà, l’approche plurilingue met l’accent sur le fait que, au fur et à mesure que l’expérience langagière d’un individu dans son contexte culturel s’étend de la langue familiale à celle du groupe social puis à celle d’autres groupes (que ce soit par apprentissage scolaire ou sur le tas), il/elle ne classe pas ces langues et ces cultures dans des compartiments séparés mais construit plutôt une compétence communicative à laquelle contribuent toute connaissance et toute expérience des langues et dans laquelle les langues sont en corrélation et interagissent. Dans des situations différentes, un locuteur peut faire appel avec souplesse aux différentes parties de cette compétence pour entrer efficacement en communication avec un interlocuteur donné. Des partenaires peuvent, par exemple, passer d’une langue ou d’un dialecte à l’autre, chacun exploitant la capacité de l’un et de l’autre pour s’exprimer dans une langue et comprendre l’autre. D’aucun peut faire appel à sa connaissance de différentes langues pour comprendre un texte écrit, voire oral, dans une langue a priori « inconnue », en reconnaissant des mots déguisés mais appartenant à un stock international commun. Ceux qui ont une connaissance, même faible, peuvent aider ceux qui n’en ont aucune à communiquer par la médiation entre individus qui n’ont aucune langue en commun. En l’absence d’un médiateur, ces personnes peuvent toutefois parvenir à un certain niveau de communication en mettant en jeu tout leur outillage langagier, en essayant des expressions possibles en différents dialectes ou langues, en exploitant le paralinguistique (mimique, geste, mime, etc.) et en simplifiant radicalement leur usage de la langue.

Le CECRL définit six niveaux de compétence (A1, A2, B1, B2, C1, C2) dans cinq domaines, deux pour la réception et trois pour la production. Le tableau suivant comprend les trente descripteurs qui en résultent, et qui commencent tous par « je peux… », formule suivie d'un verbe, ce qui souligne la nature actionnelle des compétences [cliquer sur l'image pour voir une version plus grande]:

Le niveau B2—concrétisé par l'obtention du Diplôme Élémentaire de Langue Française (DELF)—est exigé pour s'inscrire à l'université en France, c'est-à-dire qu'il correspond à la capacité fonctionnelle d'un titulaire du bacalauréat.

 


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