Introduction à la sémiotique


Théories du signe (1)(2)(3)(4)(5)
    © 2022 Dr. Guy Spielmann
2. Le signe tétradique (à quatre composantes), selon Hjelmslev
        

     Dans son principal ouvrage, Prolègomènes à une théorie du langage (1646), le Danois Hjelmslev (prononcer yem-sleu) propose une approche influencée par la logique formelle, qui vise à donner une description abstraite des systèmes sémiotiques.
     Il y raffine le modèle de Saussure en distinguant, sur le plan de l'expression (le signifiant) et du contenu (le signifié), la forme—ce qui structure—et la substance—ce qui est structuré.
     Pour ce qui est du langage, la forme de l'expression correspond aux règles phonologiques propres à chaque langue, qui, à partir du continuum présémiotique de tous les sons que peut produire l'appareil vocal humain, déterminent un nombre limité de phonèmes et les relations qui les unissent. La substance de l'expression correspond aux phonèmes effectifs qui résultent de ces paramètres. La forme du contenu correspond aux règles selon lesquelles la réalité perçue est découpée en unités de sens, et la substance du contenu est constituée par ces unités.
     L'avantage de ce modèle est d'identifier les principes de formation du signe, ce qui réduit considérablement son immanence. Cela permet également de distinguer produit et processus sémiotique, et donc, par exemple, de justifier qu'une règle puisse exister sans pour autant générer des séries complètes: ainsi, en phonologie française, l'arrondissement permet d'opposer deux séries de trois voyelles antérieures, mais ne s'applique pas à / a /.

Louis Hjelmslev (1946). Prolegomena to a Theory of Language, Bloomington, Indiana U.P., 1953. Prolégomènes à une théorie du langage, Paris, Éditions de Minuit, 1971.

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